État des lieux des déchets ménagers mis en décharge : où en sommes-nous ?

31.10.2022

- Par RARE

LA PART DES DÉCHETS MÉNAGERS ET ASSIMILÉS COLLECTÉE DANS LES RÉGIONS DIRECTEMENT ORIENTÉE EN ENFOUISSEMENT

Nous sommes de retour avec un 3ème indicateur commun sur l’observation des déchets concernant la part des déchets ménagers et assimilés mis en décharge orientée vers les installations de stockage.

Les Déchets ménagers et assimilés (DMA) sont l’ensemble des déchets collectés annuellement dans le cadre du service public, qu’ils soient produits par les habitants ou les petites entreprises et administrations. Seuls sont pris en compte ici les déchets non dangereux non inerte.

Découvrez les données des Observatoires régionaux des déchets (ORD) en infographie !

Il s’agit d’une carte interactive, cliquez sur la carte pour découvrir les données des territoires !

L’objectif de l’État, inscrit dans l’article L541-1 I 7° bis du Code de l’Environnement, prévoit de « réduire les quantités de déchets ménagers et assimilés admis en installation de stockage en 2035 à 10 % des quantités de déchets ménagers et assimilés produits mesurées en masse ».

Parmi les filières de traitement, la “mise en décharge” (au sens de la directive cadre européenne sur les déchets) consiste à enfouir les DMA dans une installation classée pour la protection de l’environnement appeléeInstallation de stockage de déchets non dangereux – ISDND” (n° 2760 de la nomenclature). L’ancienne appellation administrative CET 2, pour Centre d’Enfouissement Technique de classe 2, est parfois encore utilisée. Dans les plus grandes installations, de l’énergie est souvent produite à partir de la récupération d’une partie du méthane émis par la fermentation des déchets enterrés. Cette filière est classée comme de “l’élimination” et non pas de la “valorisation” au sens de la hiérarchie des déchets (L 541-1 II 2° du Code de l’environnement).

Ces calculs ne prennent en compte que les flux collectés et envoyés directement vers des installations de stockage, ils excluent les sous-produits issus des installations de traitement.

UNE RÉALITÉ DIFFÉRENTE POUR CHAQUE RÉGION : ANALYSE DES DONNÉES

Chaque région possède une situation différente en matière de traitement des déchets. Prenez connaissance de la réalité de votre territoire en découvrant l’analyse des données cartographiques présentées ci-dessus.

AUVERGNE-RHÔNE-ALPES

En 2022, 17% des DMA collectés par le service public ont été orientés vers le stockage en ISDND, cela représente un peu plus de 721 000 tonnes de déchets (pour une grande majorité des OMR et des encombrants de déchèteries). Ce chiffre est stable depuis 2020, après une baisse de 2 points par rapport à 2019.

BOURGOGNE-FRANCHE-COMTE

15 % des déchets ménagers et assimilés (DMA) collectés, y compris les gravats non inertes, sont orientés en installation de stockage en 2022 soit plus de 231 milliers de tonnes. La Bourgogne-Franche-Comté compte un parc de 12 installations de stockage de déchets non dangereux (ISDND) d’une capacité réglementaire totale de près de 800 000 tonnes.

BRETAGNE

6% des déchets ménagers et assimilés (DMA) collectés en Bretagne sont orientés vers des installations de stockage de déchets non dangereux (ISDND) en 2022, ce qui représente environ 131 200 tonnes. Ces déchets sont issus à 80% des collectes en déchèteries et à 20% des collectes d’ordures ménagères résiduelles.
L’augmentation de cette part s’explique principalement par la fermeture pour travaux de l’incinérateur de Rennes Métropole.

CENTRE-VAL-DE-LOIRE

L’incinération reste le mode de traitement majoritaire en région Centre-val de Loire, avec 75,5% des OMR. Le ratio sur la part des DMA qui sont produits en région et enfouis est calculée grâce aux données de l’enquête ITOM 2020.

En 2020, près de 758 189 tonnes2 de déchets ont été enfouies en région Centre-Val de Loire. Cela représente une diminution de 10,6% entre 2019 et 2020. Cela fait écho à l’objectif réglementaire qui prévoit l’interdiction progressive de la mise en décharge de déchets « valorisables » et réduire les quantités de déchets ménagers et assimilés admis en installation de stockage en 2035 à 10 % des quantités de déchets ménagers et assimilés produits. Cette diminution symbolise également la volonté de ne pas renouveler les capacités de stockage en région Centre-Val de Loire.

CORSE

La corse compte deux sites de stockage sur son territoire, le mode de traitement par stockage est le seul présent pour le résiduel issu des ménages et du secteur économique. En 2022, 136 651 tonnes d’OMR seront enfouies ainsi que 3 826 tonnes de tout venant de déchèterie.

GRAND-EST

En 2022, 459 705 t de DMA ont été stockées en ISDND, contre environ 721 719 t en 2015 et 514 650 t en 2020 soit – 36 % entre 2015 et 2021 et – 11 % entre 2021 et 2022.

GUADELOUPE

La Guadeloupe compte deux sites de stockage sur son territoire : Le SYVADE et ESPERANCE. Le mode de traitement par stockage est le seul présent sur le territoire. Ainsi en 2021, 167 978 tonnes de DMA ont été enfouies représentant 76%.

HAUTS-DE-FRANCE

19,8 % des DMA collectés dans les Hauts-de-France en 2021 ont été orientés vers une installation de stockage de déchets non dangereux. Par rapport à 2019, la part de DMA enfouis a augmenté de 2,95 %. Depuis 2010, la tendance sur la part de DMA enfouis est à la baisse au profit de la valorisation matière et organique et de la valorisation énergétique.
Depuis 2017, 17 ISDND sont implantées sur le territoire des Hauts-de-France.

ÎLE-DE-FRANCE

La région se caractérise par une tradition séculaire de l’incinération des DMA avec valorisation énergétique. Les collectivités franciliennes ont ainsi aujourd’hui la maitrise d’ouvrage de 18 incinérateurs. Ils disposent d’une capacité théorique globale suffisante pour traiter par cette filière, malgré des performances de tri très basses, l’ensemble des ordures ménagères résiduelles ainsi que les autres collectes (encombrants, tous venants de déchèteries…) et les refus de tri.

Il reste néanmoins 5% de DMA enfouis en première destination dans les 8 installations que compte la région, principalement du fait d’un découpage administratif ne correspondant pas à des bassins versants optimisés de DMA (tantôt insuffisants, tantôt saturés). Les syndicats de traitement développent cependant des partenariats pour mieux mutualiser les équipements. En prenant en compte les divers refus de tri, la part des DMA enfouis frise les 10%.

La baisse de capacité programmée du plus gros incinérateur francilien (Ivry, Val-de-Marne, 730 000 t/an aujourd’hui) va durcir encore la situation dans un contexte stable depuis 15 ans où les tonnages totaux ne diminuent pas et où 70% des recyclables ne sont pas captés (40% pour les emballages en verre non captés).

NORMANDIE

17 % des déchets ménagers et assimilés (DMA) collectés en Normandie sont orientés en installation de stockage de déchets non dangereux non inertes en 2022, ce qui représente 394 milliers de tonnes.

Cette part est très variable selon les secteurs géographiques et l’accessibilité aux unités de valorisation énergétique. Ainsi, la part de déchets ménagers et assimilés orientés en ISDND atteint près de 38% dans le département de la Manche.

NOUVELLE-AQUITAINE

18% des déchets ménagers et assimilés (DMA) produits et collectés en région sont orientés vers des installations de stockage de déchets non dangereux non inertes en 2022 (environ 675 000 tonnes).

Un parc régional important de 20 installations de stockage de déchets non dangereux non inertes (ISDND) apporte une solution d’élimination des déchets résiduels aux collectivités.

A noter également la présence en région de 7 unités de prétraitement mécano-biologique (prise en charge en 2022 d’environ 235 000 tonnes de DMA) orientant des flux supplémentaires en enfouissement (environ 87 200 tonnes), non pris en compte dans le calcul du présent indicateur.

OCCITANIE

25,1 % des déchets ménagers et assimilés (DMA) collectés en Occitanie sont orientés en installation de stockage en 2021, soit environ 969 milliers de tonnes.

Ces DMA sont stockés dans les 20 Installations de Stockage de Déchets Non Dangereux situées en Occitanie, dont 14 sont sous maîtrise d’ouvrage publique. La région est, en 2021, avec ces 20 ISDND et ses 7 incinérateurs, globalement autonome pour le traitement de ses déchets ménagers résiduels. Néanmoins, quelques installations de stockage des régions limitrophes Auvergne-Rhône-Alpes et Nouvelle-Aquitaine, accueillent, dans une logique de « bassin de vie », des déchets ménagers. Ces derniers représentent moins de 10 000 tonnes chaque année.

A noter que le calcul de cet indicateur ne prend pas en compte les 5 installations de pré-traitement mécano-biologiques de la région qui ont accueilli, en 2021, environ 300 000 tonnes de déchets ménagers et orienté, après pré-traitement, environ 190 000 tonnes de déchets résiduels vers les installations de stockage.

PAYS DE LA LOIRE

12% des déchets ménagers et assimilés (DMA) collectés en Pays de la Loire sont orientés, en première destination, en installation de stockage en 2021, ce qui représente 241 milliers de tonnes. Cette part est très variable d’une collectivité à l’autre selon la proximité géographique des unités de valorisation énergétique ou des installations de stockage. La région dispose de 15 installations de stockage de déchets non dangereux non inertes (ISDND).

Le territoire compte également 4 unités de traitement-mécano-biologique (TMB) orientant des flux supplémentaires en décharge non pris en compte dans le calcul du présent indicateur.

PROVENCE-ALPES-CÔTE D’AZUR

22,3 % des DMA collectés en région Provence-Alpes-Côte d’Azur en 2022 sont orientés vers une filière d’enfouissement de déchets non dangereux. Cette proportion diminue chaque année depuis 2010 au profit de la valorisation matière et organique d’une part et de la valorisation énergétique d’autre part.

En 2022, 800 000 tonnes de DMA ont été enfouies. Le territoire régional comptait alors 14 ISDND en exploitation. Par ailleurs, environ 81 000 tonnes de ces DMA ont été orientés vers trois ISDND en dehors de la région, vers des départements limitrophes, appliquant le principe de proximité.

En savoir plus

Découvrez l’origine de ce travail et l’ensemble des indicateurs régionaux communs déchets sur la page dédiée au projet !

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