L’avancée des régions sur la valorisation énergétique des déchets résiduels

05.01.2023

- Par RARE

Une volonté d’avoir plus d’incinération des déchets résiduels avec valorisation énergétique

Le sixième indicateur commun sur l’observation des déchets vous est présenté. Il traite de l’incinération des déchets résiduels qui ont fait l’objet d’une valorisation énergétique.

La valorisation énergétique consiste a récupérer la chaleur produite par l’incinération des déchets pour en faire de l’énergie. Cette dernière est directement utilisée sous la forme de chaleur (réseaux de chauffages urbain…), d’électricité ou en combinaison des deux (cogénération).

Au dessus d’un niveau de performance appelé R1 (« rendement » énergétique) ou Pe (« performance énergétique »), suivant les formules de calcul, une installation d’incinération est classée comme « unité de valorisation énergétique » et donc relevant de la « valorisation » au sens de la hiérarchie des déchets (L 541-1 II 2° du Code de l’environnement).

L’art. L 541-1 I 9° prévoit d’ « Assurer la valorisation énergétique d’au moins 70 % des déchets ne pouvant faire l’objet d’une valorisation matière d’ici 2025 ».

L’art. R 541-17 II du code de l’environnement prévoit « une limite aux capacités annuelles d’élimination par incinération des déchets non dangereux non inertes. (…) Cette limite est fixée de sorte que :

a) en 2020, la capacité annuelle d’élimination par incinération des déchets non dangereux non inertes sans valorisation énergétique ne soit pas supérieure à 75 % de la quantité des déchets non dangereux non inertes admis en installation d’élimination par incinération des déchets non dangereux non inertes sans valorisation énergétique en 2010 ».

Ce plafond est abaissé à 50% en 2025

FOCUS SUR LES TERRITOIRES

AUVERGNE-RHÔNE-ALPES

En 2022, 52% des déchets résiduels non dangereux non inertes ont fait l’objet d’une valorisation énergétique, cela représente près de 1,6 millions de tonnes. Par rapport à 2021, cette part a augmenté de 4 points. Elle doit encore augmenter de 18 points d’ici 2025 pour atteindre l’objectif fixé dans la Loi AGEC de 70% de valorisation énergétique du résiduel non dangereux non inertes. Ce qui n’a pas fait l’objet d’une valorisation énergétique a été orienté vers l’enfouissement (pour 47%) et vers l’incinération sans valorisation (pour 1%).

BOURGNE-FRANCHE-COMTÉ

Avec une diminution des flux enfouis en raison de l’objectif de diminution des capacités de stockage en ISDND et une convergence progressive des incinérateurs vers le statut d’unité de valorisation énergétique, depuis 2010 le taux de valorisation énergétique des DNDNI a progressé de 7 points.

BRETAGNE

En 2022, 45% des déchets résiduels non dangereux non inertes bretons ont été incinérés soit 567 000 tonnes. 87% de ce tonnage a été éliminé sur des unités atteignant les performances énergétiques réglementaires (R1).

Le taux de valorisation énergétique breton s’établit en conséquence à 40% et est en baisse de 2 points depuis 2020.

La Bretagne compte 11 incinérateurs dont un seul ne réalise pas de valorisation énergétique. Avec un fonctionnement optimal des 10 autres sites, tous ayant déjà atteint la performance énergétique R1, le taux de valorisation énergétique breton 2022 aurait atteint 43%
L’incinération hors région de déchets bretons représente 3% de la production rejoignant cette filière. C’est peu mais plus qu’en 2020 (moins de 1%). Cette évolution s’explique par la fermeture temporaire de certains sites bretons.

CENTRE-VAL DE LOIRE

En 2022, les UIOM en région Centre-Val de Loire ont traité 595 550 tonnes de déchets.

Les quantités incinérées sont donc relativement stables sur la Région Centre-Val de Loire.

Les Ordures Ménagères Résiduelles (OMr) restent le flux majoritairement traité avec près de 82,4% du gisementen tonnage. Viennent ensuite les déchets en mélange et les refus de tri qui représentent respectivement 11,4% et 3,5% du gisement en tonnage.

CORSE

La Corse ne compte aucune unité de valorisation énergétique sur son territoire.

GRAND-EST

La quantité de déchets résiduels orientés vers l’incinération en UVE est en augmentation depuis 2015 (augmentation de 6,9% en 2019 et de 18,3% en 2020 par rapport à 2015). En 2022, 10 des 12 usines d’incinération du Grand Est sont considérées comme des UVE contre 11 en 2021 et 8 en 2020. La quantité de déchets résiduels orientée vers l’incinération avec valorisation énergétique a diminué de 20,1% entre 2021 et 2022 ce qui s’explique par la baisse du nombre d’UVE en 2022.

GUADELOUPE

En 2022, la part de valorisation énergétique est faible, les projets de CSR en cours permettront d’augmenter la part de valorisation énergétique sur le territoire.

HAUTS-DE-FRANCE

En 2022, près d’1,2 Mt ont été incinérées en Hauts-de-France pour un taux de valorisation énergétique des déchets résiduels non dangereux non inertes produits en région Hauts-de-France de 100%. L’ensemble des incinérateurs de la région permettant une valorisation énergétique.

ÎLE-DE-FRANCE

L’Ile-de-France est marquée par une tradition séculaire de l’incinération avec récupération énergétique. Les premières bennes mécanisées de collecte des ordures ménagères étaient déjà alimentée par l’électricité issue de l’incinération des déchets dans les années 1920.

Aujourd’hui, les 18 incinérateurs franciliens traitent près de 4 millions de tonnes de déchets non dangereux chaque année, très majoritairement des déchets ménagers et assimilés. Ce tonnage correspond en 2020 à plus de 60% des déchets non dangereux non inertes résiduels traités en Ile-de-France, un taux qui progresse du fait de la baisse des déchets d’activités économiques enfouis.

NORMANDIE

En Normandie, le taux de valorisation énergétique des déchets résiduels non dangereux non inertes avoisine 47% en 2022. Les tonnages orientés vers une filière de valorisation énergétique représentent ainsi 761 200 tonnes.

La quasi-totalité de ces déchets est traité sur les 4 unités de valorisation thermique de Normandie (95% du flux), majoritairement situées dans la Seine Maritime et dans l’Eure. Plusieurs projets d’extension de capacité de traitement sont en cours de réflexion, avec la mise en œuvre de nouvelles lignés d’incinération à haut PCI.

NOUVELLE-AQUITAINE

Le taux de valorisation énergétique des déchets résiduels non dangereux non inertes produits en Nouvelle-Aquitaine atteint 35% en 2022. Plus de 830 000 tonnes ont ainsi été incinérées sur des installations de valorisation énergétique, alors que moins de 66 500 tonnes ont été éliminées sur des unités n’atteignant pas les performances énergétiques réglementaires.

La valorisation énergétique des déchets résiduels a été réalisée essentiellement en Nouvelle-Aquitaine en 2022 (0,2% d’exportation) : 11 des 14 unités d’incinération régionales permettant une valorisation énergétique des déchets non dangereux.

Le taux de valorisation énergétique des déchets résiduels non dangereux non inertes produits en Nouvelle-Aquitaine a augmenté de 4 points entre 2016 et 2018 et est stable depuis, en lien avec la dynamique amorcée de modernisation des équipements et de développement des réseaux de chaleur et installations de cogénération.

OCCITANIE

En 2022, le taux de valorisation énergétique des déchets résiduels non dangereux non inertes produits en région Occitanie est de 38%. Les déchets non dangereux faisant l’objet d’une valorisation énergétique représentent ainsi un total d’environ 961 kt. Ils sont principalement traités sur les 5 unités d’incinération d’ordures ménagères d’Occitanie dépassant le seuil réglementaire pour être considérées comme “unité de valorisation énergétique”. A noter qu’environ 4% de ces déchets sont incinérés dans 3 unités situées dans les régions limitrophes d’Occitanie.

Ce taux de valorisation, qui a augmenté de 11% entre 2021 et 2022, fluctue de manière assez significative en fonction des années. Cela s’explique par le fait que 2 unités n’atteignent pas systématiquement le seuil leur permettant d’être considérées comme « unité de valorisation énergétique ». Néanmoins, d’ici quelques années, les 7 unités d’inicinération d’Occitanie devraient être « avec valorisation énergétique ».

PAYS DE LA LOIRE

En Pays de la Loire, le taux de valorisation énergétique des déchets résiduels non dangereux non inertes est de 36% en 2022. Cette fraction représente 520 milliers de tonnes valorisées dans les 5 unités de valorisation énergétique implantées en région ou exportées en Normandie et en Centre-Val de Loire. L’objectif du Plan Régional de Prévention et de Gestion des Déchets est d’atteindre 70% à horizon 2025.

PROVENCE-ALPES-CÔTE D’AZUR

En 2022, le taux de valorisation énergétique des déchets résiduels non dangereux non inertes produits en région Provence-Alpes-Côte d’Azur est de 48,5 %. Ces déchets faisant l’objet d’une valorisation énergétique représentent un tonnage de 1,2 million de tonnes, traitées principalement dans les 5 unités de valorisation énergétique de la région (2 % sont exportés). Ces quantités évoluent peu depuis 2016. En revanche, le taux de valorisation énergétique augmente (44 % en 2016), en cohérence avec la diminution de la part des déchets enfouis dans les installations de stockage de déchets non dangereux.

En savoir plus

Découvrez l’origine de ce travail et l’ensemble des indicateurs régionaux communs déchets sur la page dédiée au projet !

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