Une collection d’indicateurs communs sur les déchets : chaque mois une infographie
En 2022, les ORD ont souhaité partager le calcul de leurs indicateurs au travers d’infographies mensuelles. Chaque infographie concernera un indicateur commun à tous les ORD, et reprendra leurs chiffres.
Prenez connaissance de la première carte des indicateurs en commun déchets sur les ratios des Déchets ménagers et assimilés (DMA) !
Les ratios des DMA
Les DMA représentent l’ensemble des déchets collectés annuellement par le service public, que cela soit par la collecte auprès des usagers ou par la mise en place d’une déchetterie, par rapport au nombre d’habitants sur le territoire.
Cet indicateur nous permet de savoir si l’offre du service public influe sur la pratique des ménages en matière de production et de tri des déchets, en sachant que l’État français a pour objectif une baisse de 15% des DMA produits par habitants entre 2010 et 2030.
Il s’agit d’une carte interactive, cliquez sur la carte pour découvrir les données des territoires !
Les spécificités régionales : des situations qui varient
AUVERGNE-RHÔNE-ALPES
En 2022, les DMA collectés par le service public s’élèvent à 527 kg par habitant en Auvergne-Rhône-Alpes. Environ 42% des déchets sont collectés en déchèteries (222 kg / hab.), tandis que le reste est composé des OMR pour 41% (216 kg / hab.), des recyclables secs (emballages, papiers, verre) pour 15% (80 kg / hab.), et d’autres collectes (dont les biodéchets) pour les 2% restants (8 kg / hab.). La production globale de DMA est en baisse de 4% par rapport à 2010, avec des évolutions contrastées selon les types de flux : en baisse sur les OMR (-17%), en hausse sur les recyclables secs expliquée notamment par la généralisation de l’extension des consignes de tri (+7%) et en hausse sur les déchèteries (+9%).
BOURGOGNE-FRANCHE-COMTÉ
Plus de 1,5 millions de tonnes de DMA sont collectés en 2022 en Bourgogne-Franche-Comté (yc. les déblais et gravats), soit 553 kg/hab. En 2022, chaque bourguignon-franc-comtois a apporté en moyenne 213 kg de déchets en déchèterie. Ce ratio s’élève à 273 kg en ajoutant les déblais et gravats apportés majoritairement par les artisans. Ce flux diminue après une année atypique en 2021, mais augmente par rapport à l’historique.
BRETAGNE
Entre 2010 et 2022, la collecte des DMA par habitant a progressé de 3 % pour atteindre 686 kilos par habitant soit, avec la hausse de la population, une augmentation de 11 % des tonnages pris en charge.
Après un pic atteint en 2021, la tendance semble à la baisse avec un ratio qui se rapproche de celui des années 2015-2016.
Hors déchèteries, la collecte en mélange a enregistré un net recul : les ordures ménagères résiduelles ont ainsi baissé de 25 % sur cette période passant de 250 à 188 kilos par habitant (-62 kg/hab/an). Le tri connait quant à lui une hausse des ratios : + 9 kilos par habitant pour les collectes sélectives et + 6 kilos par habitant pour le verre.
En déchèteries, la collecte des encombrants est relativement stable passant de 62 à 59 kg/hab/an (- 6 %) tandis que les collectes séparées sur ces sites (hors inertes et végétaux) augmentent de 49 kilos par habitant. Les végétaux représentent toujours une spécificité bretonne très impactante : avec 143 kg/hab/an en 2022, ce gisement représente près d’un quart des DMA (21%).
Globalement, il faut noter que les déchèteries captent désormais 56 % du gisement collecté contre 47 % en 2010.
CENTRE-VAL-DE-LOIRE
Ménagers et assimilés ont été collectées en région Centre-Val de Loire, soit une production de 628 kg par habitant sur l’année, contre 611 kg/hab. en 2021 sur le territoire national. Ce ratio représente une hausse de la production des DMA de plus de 6%, principalement due à une augmentation des apports en déchèteries, alors que la production d’OMR baisse légèrement et que la collecte sélective enregistre de meilleures performances.
CORSE
En 2022 (population de 351 276 habitants), le ratio de DMA en Corse correspond à 642 kg/hab/an. On constate donc une importante diminution entre 2021 et 2022. Le changement correspond à un fonctionnement différent au niveau des déchèteries insulaires. L’apport volontaire des artisants devient payant diminuant alors leurs apports dans la part des assimilés qui était collectée au sein de ce dispositif. La Corse est fortement impactée par le secteur touristique qui représente 4 millions de visiteurs par an, majoritairement présents sur deux bassins de vie, que sont la Balagne et l’Extrême Sud. Elle dépasse donc le ratio national de DMA. On note également une augmentation de la population.
Les valorisables collectés représentent 36% des DMA, avec un ratio de recyclables issus de l’apport volontaire en déchèterie de 140 kg/hab/an et un ratio de collecte sélective (tri flux) de 92 kg/hab/an pour l’année 2022.
La collecte des biodéchets de cuisine a débuté en 2015, le tonnage collecté en PAP pour 2022 correspond à 3116 tonnes qui sont ainsi valorisées . Toutefois les caractérisations sur les OMR montrent que de nombreux efforts restent à faire.
GRAND EST
En 2022, ce sont 1 158 618 t qui ont été collectées en déchèteries (hors flux réemploi). Après une déstabilisation entre 2020 et 2021, ce tonnage se rapproche du palier d’environ 1 150 kt d’avant la crise covid. Le ratio s’élève à 208 kg par habitant.
GUADELOUPE
Les déchets ménagers et assimilés ont représenté dans leur ensemble en 2022, 239 461 t collectées par le service public, soit un ratio de 624 kg/hab./an. Une baisse de près de 20 kg/hab./an est observé par rapport à 2019 où 251 570 t de DMA avaient été collectés (soit -4,8%).
HAUTS-DE-FRANCE
En 2021, les DMA collectés par habitant s’élèvent à 614 kg, ce qui représente une hausse de 79 kg/hab par rapport à 2019.
Cette hausse concerne l’ensemble des types de collectes (OM, collectes sélectives et déchetteries).
Les OMR et collectes sélectives représentent 428 kg/hab, et la collecte en déchetterie 185 kg/hab.
ILE-DE-FRANCE
En 2022, le ratio des Déchets Ménagers et Assimilés par habitant est tombé à 456 kg par habitant. Il affiche une diminution de 20kg par habitant par rapport à l’année précédente soit une baisse de 4% marquant ainsi un retour à un niveau proche de celui de 2020, année du covid.
NORMANDIE
En 2022, près de 2 249 930 tonnes de déchets ménagers et assimilés ont été collectées en Normandie, soit une production individuelle de 676 kilos par an en baisse de 6 % par rapport à l’année précédente.
Ce ratio témoigne notamment d’une forte production de déchets verts (132 kg/hab/an en Normandie contre 84 kg à l’échelle nationale) ; ces derniers représentent près de 20 % des DMA.
Les déchets résiduels (Ordures ménagères résiduelles, encombrants collectés hors déchèteries, tout-venant de déchèterie) constituent quant à eux près de 45 % des DMA. Bien que les tonnages collectés reculent chaque année, les OMR représentent encore 34 % des DMA.
En déchèterie, après les déchets verts, le tout-venant et les inertes constituent les tonnages les plus importants, avec respectivement 70 kg/hab/an chacun. Les déchèteries du territoire captent 47 % des DMA collectés (soit 317 kg/hab/an), une part en constante progression témoignant de la place centrale qu’occupent ces installations dans la gestion des déchets en Normandie.
NOUVELLE AQUITAINE
La Nouvelle-Aquitaine affiche un ratio de production globale de DMA de 640,9 kilos par habitant en 2022.
332,1 kg/hab/an sont collectés hors des déchèteries. Les ordures ménagères résiduelles y sont majoritaires (71% soit 219 kg/hab/an) ! Cette production est néanmoins à la baisse depuis 2010. A contrario, les flux de collectes sélectives augmentent et s’établissent à 99 kg/hab/an en 2022. Les autres collectes (déchets alimentaires, déchets verts, cartons, encombrants, …) représentent 13,5 kg/hab/an dont 6 kg/hab/an de déchets alimentaires.
La part des déchets collectés en déchèterie est élevée (308,8 kg/hab/an – 48% des DMA), reflet de l’activité soutenue des 620 déchèteries maillant le territoire et de la volonté de certaines collectivités d’offrir un service maximum aux usagers (multiplication des flux collectés). Les déchets verts constituent le principal déchet collecté : un peu moins d’un tiers du tonnage total pour 97 kg/hab/an. Tout-venant et gravats composent les 2 autres flux majoritaires en déchèterie pour respectivement 19% et 25% des flux collectés.
OCCITANIE
En Occitanie, la production globale de DMA (655 kilos par habitant en 2021) est supérieure de 6% par rapport à la moyenne nationale. Cette production est en légère augmentation entre 2010 et 2021 (+3%).
Le ratio de déchets collectés hors déchèteries est relativement élevé (379 kg/hab/an) ; ce dernier étant notamment fortement impacté par la population touristique, été comme hiver, population touristique qui n’est pas prise en compte dans le calcul de ces ratios. Les ordures ménagères résiduelles représentent quasiment les ¾ des déchets hors déchèteries (272 kg/hab/an) même si on constate, comme un niveau national, une diminution des OMr (-13% entre 2010 et 2021) au profit de la collecte sélective et des apports en déchèteries. Par ailleurs, il subsiste encore, en Occitanie, de nombreuses collectes en porte-à-porte de déchets occasionnels (encombrants et déchets verts principalement).
Bien que le maillage territorial des déchèteries soit important sur le territoire régional (565 déchèteries soit 1 déchèterie pour 10 400 habitants), le ratio de collecte des déchets en déchèteries ne représente que 42% des DMA (276 kg/hab/an), ce qui est dans la moyenne par rapport au niveau national.
PAYS DE LA LOIRE
En Pays de la Loire, le ratio de DMA augmente de 6% entre 2019 et 2021, pour atteindre 624 kilos par habitant et par an. Cette augmentation se traduit par une forte hausse des apports en déchèteries, 12,8% en 2 ans, tandis que les flux collectés en porte-à-porte et en points d’apports volontaires diminuent légèrement. Ainsi, 56% des déchets ménagers et assimilés sont collectés en déchèteries, dont les tonnages des deux principaux flux sont en hausse : les déchets verts (108 kg/hab/an) et les déchets inertes (104 kg/hab./an).
PROVENCE-ALPES-CÔTE D’AZUR
Avec 696 kilos de déchets ménagers et assimilés collectés par habitant en 2022, la région Provence-Alpes-Côte-d’Azur affiche le ratio le plus élevé pa rapport aux autres régions. En effet, la région est fortement impactée par les activités économiques et la présence de nombreux touristes sur son territoire (+11% de population permanente liée à l’attractivité touristique). L’enjeu de la région porte donc à la fois sur la diminution de la part d’assimilés collectés par les services publics de gestion des déchets (pour lesquels les activités économiques auraient obligation de trouver des solutions alternatives favorisant la valorisation de leurs déchets) et sur l’amplification du geste de tri par les ménages et les touristes.
Les collectes hors déchèteries affichent une performance d’environ 80 kg/hab./an de plus que les performances nationales, principalement due à une forte production d’ordures ménagères résiduelles. Par ailleurs, les performances des collectes sélectives de verre et de matériaux secs sont en dessous des moyennes nationales.
Les performances de collectes en déchèteries sont légèrement inférieures aux performances nationales pour les principaux flux de déchets tels que les encombrants et les déchets verts. En revanche, la peformance de déblais/gravats est plus importante. Il ressort qu’un grand nombre de déchèteries de la région sont ouvertes aux professionnels (dont entreprises du secteur du BTP), avec ou sans contraintes.
Un travail de longue haleine : le tri et la qualification des indicateurs
En 2020, les membres du RARE concernés par l’observation des déchets ont décidé de mettre en commun les indicateurs utilisés par les Observatoires régionaux des déchets (ORD) afin de pouvoir comparer et additionner les données à l’échelle nationale.
Le travail des ORD a permis de déterminer une dizaine d’indicateurs clés communs aux différentes régions, et de définir une méthodologie de calcul commune (définition de l’indicateur, principe méthodologique, sources de données, fréquence d’annualisation).
La liste des indicateurs définie collectivement par le groupe de travail est la suivante :
- Ratio déchets ménagers et assimilés
- Part de la population en tarification incitative
- Part des déchets ménagers enfouis (première destination)
- Déchets non dangereux non inerte enfouis et objectifs légaux
- Évolution du résiduel déchets non dangereux non inerte (enfouissement & incinération)
- Taux de valorisation énergétique des déchets non dangereux non inerte
- Déchets alimentaires triés à la source en filières biologiques (compostage & méthanisation)
- Déchets dangereux captés dans les déchets ménagers et assimilés
- Déchets inertes (BTP) valorisés
En savoir plus
Découvrez l’ensemble des indicateurs régionaux communs déchets sur la page dédiée au projet !