Le RARE publie une collection d’indicateurs communs sur l’observation des déchets : découvrez le premier de la série !

13.06.2022

- Par RARE

Une collection d’indicateurs communs sur les déchets

Les ORD ont souhaité partager le calcul de leurs indicateurs au travers d’infographies. Chaque infographie concerne un indicateur commun à tous les ORD, et reprend leurs chiffres.

Prenez connaissance de la première carte des indicateurs en commun déchets sur les ratios des Déchets ménagers et assimilés (DMA) !

Les ratios des DMA

Les DMA représentent l’ensemble des déchets collectés annuellement par le service public, que cela soit par la collecte auprès des usagers ou par la mise en place d’une déchetterie, par rapport au nombre d’habitants sur le territoire.

Cet indicateur nous permet de savoir si l’offre du service public influe sur la pratique des ménages en matière de production et de tri des déchets, en sachant que l’État français a pour objectif une baisse de 15% des DMA produits par habitants entre 2010 et 2030.

Il s’agit d’une carte interactive, cliquez sur la carte pour découvrir les données des territoires !

Les spécificités régionales : des situations qui varient

AUVERGNE-RHÔNE-ALPES

En 2023, les DMA collectés par le service public s’élèvent à 510 kg par habitant. Pour la deuxième année consécutive, la baisse constatée par rapport à l’année précédente est relativement importante (-16 kg/hab. par rapport à 2022). Les OMR représentent 40% du total, les recyclables secs (emballages, papiers et verre) 16% et les déchets collectés en déchèteries 43%. La production globale de DMA continue donc sa baisse par rapport à 2010 (-7%), avec une diminution sur les OMR qui se poursuit (-22%), un ratio de recyclables secs qui baisse légèrement par rapport à 2022 mais reste néanmoins plus élevé que 2010 (+6%), tout comme sur les flux collectés en déchèteries (+7% par rapport à 2010).

BOURGOGNE-FRANCHE-COMTÉ

En 2023, plus de 1,5 million de tonnes de déchets ménagers et assimilés ont été collectés en Bourgogne-Franche-Comté, soit 536 kg par habitant (dont déblais et gravats). Le volume de DMA est en net recul par rapport à 2022 (-3 %). Cette diminution s’explique par plusieurs facteurs : l’extension des consignes de tri, l’intensification des démarches liées à la mise en place du tri à la source des biodéchets (effective en janvier 2024) et un contexte économique marqué par l’inflation, qui a freiné la consommation des ménages et, par conséquent, réduit la production de déchets.

BRETAGNE

Entre 2010 et 2023, la collecte des DMA par habitant a progressé de 2 % pour atteindre 680 kilos par habitant soit, avec la hausse de la population, une augmentation de 10 % des tonnages pris en charge.
Hors déchèteries, la collecte en mélange a enregistré un net recul : les ordures ménagères résiduelles ont ainsi baissé de 29 % sur cette période passant de 250 à 179 kilos par habitant (-72 kg/hab/an). Le tri connait quant à lui une hausse des ratios : + 8 kilos par habitant pour les collectes sélectives et + 4 kilos par habitant pour le verre.
En déchèteries, la collecte des encombrants est relativement stable passant de 62 à 57 kg/hab/an (- 9 %) tandis que les collectes séparées sur ces sites (hors inertes et végétaux) augmentent de 50 kilos par habitant. Les végétaux représentent toujours une spécificité bretonne très impactante : avec 155 kg/hab/an en 2023, ce gisement représente près d’un quart des DMA (23%).
Hors végétaux, dont les variations liées à la météo annuelle peuvent impacter les analyses, la baisse du ratio constatée entre 2022 et 2023 est identique à celle enregistrée entre 2011 et 2013. Ainsi, si la tendance est encouragente il doit être relativisée.
Enfin, il est important de rappeler que les données suivies ici ne concernent que les DMA pris en charge par le service public de gestion des déchets (SPGD).

CENTRE-VAL-DE-LOIRE

En 2023, 1,445 millions de tonnes de déchets ménagers et assimilés (DMA) ont été collectées en région Centre-Val de Loire, soit une production de 560 kg par habitant sur l’année, contre 614 kg/hab. en 2021.

CORSE

« En 2023, le ratio de DMA SPGD en Corse correspond à 618 kg/hab/an. La diminution observée depuis 2021 correspond à un changement de fonctionnement différent au niveau des déchèteries insulaires. L’apport volontaire des artisants devient payant diminuant alors leurs apports dans la part des assimilés qui était collectée au sein de ce dispositif. Egalement le résiduel des menages a diminué de 10 000t entre 2021 et 2023, La Corse est fortement impactée par le secteur touristique qui représente 4 millions de visiteurs par an, majoritairement présents sur deux bassins de vie, que sont la Balagne et l’Extrême Sud. Elle dépasse donc le ratio national de DMA.
Le pourcentage de DNDNI de DMA SPGD valorisé matière et organique représentent 35% pour l’année 2023.
La collecte des biodéchets alimentaires a débuté en 2015, le tonnage collecté pour 2023 correspond à 3776 tonnes qui sont ainsi valorisées . Toutefois les caractérisations sur les OMR montrent que de nombreux efforts restent à faire. »

GRAND EST

En 2023, ce sont 1 142 898 t qui ont été collectées en déchèteries (hors flux réemploi). Le ratio s’élève à 206 kg par habitant.

GUADELOUPE

Hors déchèterie considéré comme apport BAV.

HAUTS-DE-FRANCE

En 2023, les DMA collectés par habitant s’élèvent à 616 kg. Le caractère exceptionnel de l’années 2021 est confirmé (plus hauts historique).
Les OMR et collectes sélectives représentent 389 kg/hab, et la collecte en déchetterie 227 kg/hab (y compris déblais et gravats).

ILE-DE-FRANCE

En 2023, le ratio des Déchets Ménagers et Assimilés par habitant est tombé à 435 kg par habitant. Il affiche une diminution de 21kg (-5%) par habitant par rapport à l’année précédente qui avait également connue une baisse. C’est le niveau le plus bas atteint depuis 2000 (507 kg/hab).

NORMANDIE

En 2023, près de 2 223 670 tonnes de déchets ménagers et assimilés ont été collectées en Normandie, soit une production individuelle de 668 kg par an et par habitant, en baisse de 1,2 % par rapport à l’année précédente.
A l’instar des années antérieures, la production individuelle de déchets verts reste très importante (147 kg/hab.INSEE, en hausse de plus de 10 % par rapport à l’année précédente) ; ce flux représente ainsi près de 22 % des DMA sur l’année 2023.
Les déchets résiduels (Ordures ménagères résiduelles, encombrants collectés hors déchèteries, tout-venant de déchèterie) constituent quant à eux près de 43,3 % des DMA (contre 50% en 2015). Bien que les tonnages collectés reculent chaque année, les OMR représentent encore 33 % des DMA.
En déchèterie, après les déchets verts, le tout-venant et les inertes constituent les tonnages les plus importants, avec respectivement 65 kg/hab. et 63 kg/hab, en légère baisse par rapport aux années précédentes. Globalement les déchèteries du territoire captent 47 % des DMA collectés (soit 317 kg/hab/an), une part rappelant le rôle essentiel qu’assurent ces installations dans la gestion des déchets en Normandie.

NOUVELLE AQUITAINE

La Nouvelle-Aquitaine affiche un ratio de production globale de DMA de 624,1 kilos par habitant en 2023.

303,3 kg/hab/an sont collectés hors des déchèteries. Les ordures ménagères résiduelles y sont majoritaires (68% soit 207 kg/hab/an) ! Cette production est néanmoins à la baisse depuis 2010. A contrario, les flux de collectes sélectives augmentent et s’établissent à 101 kg/hab/an en 2023. Les autres collectes (déchets alimentaires, déchets verts, cartons, encombrants, …) représentent 13,2 kg/hab/an dont 6 kg/hab/an de déchets alimentaires.

La part des déchets collectés en déchèterie est élevée (303,3 kg/hab/an – 49% des DMA), reflet de l’activité soutenue des 618 déchèteries maillant le territoire et de la volonté de certaines collectivités d’offrir un service maximum aux usagers (multiplication des flux collectés). Les déchets verts constituent le principal déchet collecté : un peu moins d’un tiers du tonnage total pour 100 kg/hab/an. Tout-venant et gravats composent les 2 autres flux majoritaires en déchèterie pour respectivement 18% et 23% des flux collectés.

OCCITANIE

En Occitanie, la production globale de DMA (603 kilos par habitant en 2023) est supérieure de 7,8% par rapport à la moyenne nationale. Cette production est en baisse par rapport à 2010 (-5,2%) ; c’est d’ailleurs la première année qu’une baisse si significative est constatée. L’Occitanie est désormais, avec cette baisse, sur la bonne trajectoire pour atteindre les objectifs règlementaire de baisse des DMA, et notamment celui de -15% entre 2010 et 2030.

Le ratio de déchets collectés hors déchèteries reste relativement élevé (348 kg/hab/an) mais se situe, pour cette année 2023, dans la moyenne nationale (343 kg/hab/an). Les ordures ménagères résiduelles représentent 70% des déchets hors déchèteries (245 kg/hab/an) même si on constate une diminution significative des OMr (-22% entre 2010 et 2023) au profit de la collecte sélective et des apports en déchèteries. Par ailleurs, il subsiste encore, en Occitanie, de nombreuses collectes en porte-à-porte de déchets occasionnels (encombrants et déchets verts principalement).

Enfin, bien que le maillage territorial des déchèteries soit important sur le territoire régional (566 déchèteries soit 1 déchèterie pour 10 500 habitants), le ratio de collecte des déchets en déchèteries ne représente que 42% des DMA (254 kg/hab/an), ce qui est dans la moyenne par rapport au niveau national.

PAYS DE LA LOIRE

Après un pic en 2021, on observe un retour à normale de la quantité de DMA collecté par le service public avec 576 kg/hab/an en Pays de la Loire. Bien qu’en baisse, les ordures ménagères résiduelles restent le flux majoriaire (156 kg/hab/an). Les tonnages collectés en déchèteries représentent un peu plus de la moitié des DMA (54%).

PROVENCE-ALPES-CÔTE D’AZUR

« Avec 669 kilos de déchets ménagers et assimilés collectés par habitant en 2023, la région Provence-Alpes-Côte-d’Azur affiche le ratio le plus élevé par rapport aux autres régions. En effet, la région est fortement impactée par les activités économiques et la présence de nombreux touristes sur son territoire (+11% de population permanente liée à l’attractivité touristique). L’enjeu de la région porte donc à la fois sur la diminution de la part d’assimilés collectés par les services publics de gestion des déchets (pour lesquels les activités économiques auraient obligation de trouver des solutions alternatives favorisant la valorisation de leurs déchets) et sur l’amplification du geste de tri par les ménages et les touristes.

Les collectes hors déchèteries affichent une performance d’environ 60 kg/hab./an de plus que les performances nationales, principalement due à une forte production d’ordures ménagères résiduelles. Par ailleurs, les performances des collectes sélectives de verre et de matériaux secs sont en dessous des moyennes nationales.

Les performances de collectes en déchèteries sont proches des performances nationales pour les principaux flux de déchets tels que les encombrants et les déchets verts. En revanche, la peformance de déblais/gravats est plus importante. Il ressort qu’encore un grand nombre de déchèteries de la région sont ouvertes aux professionnels (dont entreprises du secteur du BTP), avec ou sans contraintes. »

Un travail de longue haleine : le tri et la qualification des indicateurs

En 2020, les membres du RARE concernés par l’observation des déchets ont décidé de mettre en commun les indicateurs utilisés par les Observatoires régionaux des déchets (ORD) afin de pouvoir comparer et additionner les données à l’échelle nationale.

Le travail des ORD a permis de déterminer neuf indicateurs clés communs aux différentes régions, et de définir une méthodologie de calcul commune (définition de l’indicateur, principe méthodologique, sources de données, fréquence d’annualisation).

La liste des indicateurs définie collectivement par le groupe de travail est la suivante :

  • Ratio déchets ménagers et assimilés
  • Part de la population en tarification incitative
  • Part des déchets ménagers enfouis (première destination)
  • Déchets non dangereux non inerte enfouis et objectifs légaux
  • Évolution du résiduel déchets non dangereux non inerte (enfouissement & incinération)
  • Taux de valorisation énergétique des déchets non dangereux non inerte
  • Déchets alimentaires triés à la source en filières biologiques (compostage & méthanisation)
  • Déchets dangereux captés dans les déchets ménagers et assimilés
  • Déchets inertes (BTP) valorisés

En savoir plus

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