Objectifs réduction des mises en décharge : observation par région

16.11.2022

- Par RARE

Division par deux de la mise en décharge, les régions sur la bonne trajectoire ?

Découvrez le 4ème indicateur commun sur l’observation des déchets concernant la réduction de moitié de la capacité d’enfouissement des déchets non dangereux non inerte d’ici 2025.

Parmi les filières de traitement, la “mise en décharge” (au sens de la directive cadre européenne sur les déchets) consiste à enfouir les déchets dans une installation classée pour la protection de l’environnement appelée “Installation de stockage de déchets non dangereux – ISDND” (n° 2760 de la nomenclature). L’ancienne appellation administrative CET 2 (pour centre d’enfouissement technique de classe 2) est encore parfois utilisée.

L’article L541 – 1 I 7° bis du Code de l’Environnement prévoit de réduire l’enfouissement des déchets non dangereux non inertes par rapport à 2010 de 30% en 2020 et 50% en 2025. Pour l’application de cet objectif, chaque plan régional doit prévoir « une limite (…) fixée de sorte que : (…) b) En 2020, la capacité annuelle d’élimination par stockage des déchets non dangereux non inertes ne soit pas supérieure à 70 % de la quantité des déchets non dangereux non inertes admis en installation de stockage en 2010″ (art. R541-17), et en 2025, cette limite est
abaissée à 50% .

Alors, où en sont les territoires dans l’atteinte de ces objectifs ? Découvrez les données des Observatoires Régionaux des Déchets (ORD) en infographie !

Il s’agit d’une carte interactive, cliquez sur la carte pour découvrir les données des territoires !

Détails par région

AUVERGNE-RHÔNE-ALPES

En 2022, 1,5 millions de tonnes de déchets non dangereux non inertes ont été enfouies dans les 19 installations de stockage des déchets non dangereux non inertes de la région. Le volet « déchets – économie circulaire » du SRADDET a fixé pour objectif de trajectoire, 1,1 millions de tonnes maximum à l’horizon 2025 (moins 50% du tonnage enfoui par rapport à 2010). Ce tonnage a ainsi baissé de 32% par rapport à 2010 et de 7% par rapport à 2020.

CENTRE-VAL DE LOIRE 

En 2022, 656 928 tonnes de DNDNI ont été enfouies. En 2010, 726 165 tonnes de DNDNI ont été enfouies. Soit une diminution de 9,5% des tonnages enfouis par rapport à 2010.

BOURGOGNE-FRANCHE-COMTE 

En 2022, en Bourgogne-Franche-Comté, 12 installations de stockage de déchets non dangereux étaient en activité pour une capacité réglementaire totale de l’ordre de 800 000 tonnes.

Près de 610 000 tonnes de déchets non dangereux non inertes ont été enfouis dans ces installations (soit un recul de près de 26 % rapport à 2010).

Parmi ces flux, près de la moitié étaient des résidus de traitement, et près de 10 % provenaient de l’extérieur de la région.

D’après le SRADDET, la limite des capacités maximales cumulées des ISDND en 2025 ne devra pas excéder 425 000 tonnes.

BRETAGNE 

 En 2022, environ 474 000 tonnes de déchets ont été enfouies dans les 7 installations bretonnes de stockage de déchets non dangereux (ISDND).

14 % des tonnages 2022 avaient une origine extra régionale et ont été traités sur les sites privés d’Ille-et-Vilaine et du Morbihan.

Au total, 685 000 tonnes de déchets bretons ont été enfouis, en Bretagne et hors Bretagne, en 2022. Ce tonnage global enregistre une hausse limitée de 2% depuis 2010.

L’auto-suffisance de la Bretagne sur le sujet de l’enfouissement s’établit donc à 59 %, 41 % des déchets étants traités dans les régions limitrophes.

CORSE

Entre 2010 et 2022, -15,4% de déchets sont enfouis sur les sites insulaires. Dans le contexte d’un seul mode de traitement sur le territoire, cette baisse peut être expliquée par une structuration insulaire de la collecte avec la réalisation de déchèteries, l’extension des consignes de tri, le développement de la collecte des biodéchets, la mise en place de campagnes de compostage auprès des ménages. Le tonnage de DNDNI diminue avec une baisse de 2,9 % du tonnage de déchets enfouis entre 2021 et 2022, cette baisse est correlée à la diminution du résiduel des ménages.

GRAND-EST

En 2022, la région Grand Est comptait 17 ISDND opérationnelles sur son territoire, pour 1,499 millions de tonnes de capacité de stockage autorisée.

La quantité de DNDNI admise en ISDND est en diminution. La tendance déterminée entre 2010 et 2022 est la bonne mais nécessite une diminution plus rapide : les quantités de DNDNI admises en ISDND ont diminué de 36,6% entre 2010 et 2022, avec pour objectif une diminution de 50% en 2025 par rapport à 2010. Entre 2021 et 2022, ces quantités ont diminué de 15,4%.

HAUTS-DE-FRANCE

En 2022, la région Hauts-de-France comptait 19 installations de stockage de déchets non dangereux en exploitation qui ont acceptés 1 808 658 t de DNDNI (Déchets non dangereux non inertes).

Pour 2021, l’objectif légal d’enfouir au maximum 50 % du tonnage enfoui en 2010 n’est pas atteint.

La planification régionale des déchets à travers le Schéma régional d’aménagement, de développement durable et d’égalité des territoires (SRADDET), fixe comme objectif pour 2025 une capacité maximale autorisée de 1 241 112 t/an cumulée pour l’ensemble des ISDND du territoire.

ÎLE-DE-FRANCE 

L’Ile-de-France accueille 8 installations de stockage de déchets non dangereux. La capacité des installations franciliennes s’élève à 3,2 millions de tonnes.

En 2022 2,1 millions de tonnes de déchets non dangereux non inertes ont été enfouis.

La tendance entre 2006 et 2015 semblait aller dans le sens d’une baisse correspondant à l’objectif : les tonnages enfouis sont passés de 3,4 millions de tonnes à 2,2 pendant la période. Mais la mise en décharge a augmenté tendanciellement depuis pour atteindre 3 millions de tonnes en 2018 et 2019. L’inversion de tendance depuis la crise covid, avec une réducion de 900 000 t annuelles sur 3 ans, semble rendre atteignable l’objectif légal de 1,3 milions de tonnes maximum en 2025 (50% maximum du tonnage enfouis en 2010).

PROVENCE-ALPES-CÔTE D’AZUR 

En 2020, la région Provence-Alpes-Côte d’Azur comptait 13 installations de stockage de déchets non dangereux en exploitation. Le tonnage admis dans ces installations représentait 1 127 494 t dont 0,2 % (2 050 t) provenant d’une autre région. Ces déchets non dangereux non inertes résiduels sont composés en majorité d’Ordures Ménagères résiduelles (52 %).  

Le tonnage total admis en 2020 affiche un recul de 42 % par rapport à 2010 (1 945 000 t admises) soit environ 800 000 tonnes stockées en moins sur le territoire.  

La planification régionale déchets à travers le Schéma régional d’aménagement, de développement durable et d’égalité des territoires (SRADDET), mentionne comme objectif une capacité maximale autorisée de 999 792 t/an cumulée pour l’ensemble des ISDND du territoire à horizon 2025. 

NORMANDIE 

Fin 2022, la région Normande comptait 9 installations de stockage de déchets non dangereux non inertes sur son territoire, représentant une capacité d’enfouissement annuelle de 1 023 000 tonnes.

Ces installations ont réceptionné près de 878 600 tonnes de déchets en 2022, soit un taux d’utilisation des capacités est de 81%.

Ces déchets sont essentiellement produits en Normandie (90%), mais également sur les régions limitrophes (10%).

Sur la base des objectifs fixés dans le PRPGD et le SRADDET, la capacité d’enfouissement ne devra pas dépasser 620 000 tonnes par an à l’échelle régionale en 2025. De ce fait, 2 installations de stockage de déchets non dangereux non inertes ont d’ores et déjà fermé leurs portes courant 2021/2022. La raréfaction des installations et la diminution des capacités d’enfouissement a pour conséquence une envolée des prix facturés aux producteurs de déchets, qui s’ajoute à l’augmentation de la TGAP fixée dans la loi de finance de 2019.

NOUVELLE-AQUITAINE 

23 installations de stockage de déchets non dangereux non inertes étaient autorisées en région Nouvelle-Aquitaine en 2022 pour une capacité totale de 1 684 060 tonnes (dont 4 internes à des entreprises).

Ces installations ont admis environ 1 482 018 tonnes de déchets non dangereux non inertes pour un objectif de trajectoire à 842 000 tonnes maximum à horizon 2025 (50% du tonnage enfoui en 2010). Les déchets stockés en région concernaient pour 43% des déchets ménagers et assimilés.

La quantité de déchets non dangereux non inertes stockée sur les installations régionales a diminué de 3% entre 2010 et 2021 : baisse insuffisante au regard de l’objectif de diminution de 30% de la loi de Transition Energétique pour la Croissance Verte repris dans le volet déchets du SRADDET.

L’objectif de diminution à l’horizon 2025 est de stocker moins de 842 000 tonnes en région Nouvelle-Aquitaine alors qu’à date, les capacités autorisées à cette échéance atteignent plus de 1 649 400 tonnes.

OCCITANIE

En 2022, la région Occitanie comptait sur son territoire 20 installations de stockage de déchets non dangereux (ISDND), représentant une capacité totale de 1 635 kt/an.

Ces installations ont admis, cette année-là, 1 489 000 tonnes de déchets non dangereux non inertes pour un objectif de trajectoire à 1 130 000 tonnes maximum (70% du tonnage enfoui en 2010) . 91% de la capacité régionale d’enfouissement a ainsi été utilisée. La moitié des déchets stockés étant des ordures ménagères résiduelles et des encombrants ménagers (principalement collectés en déchèteries). Les déchets réceptionnés sur ces installations mais produits dans les régions limitrophes (Auvergne-Rhône Alpes, Nouvelle-Aquitaine et Provence-Alpes-Côte d’Azur) représentent, en 2022, environ 6% du total enfoui. Il s’agit en grande majorité de déchets produits par les ménages. Ces apports s’inscrivent dans une logique de “bassin de vie”, c’est-à-dire que les déchets ont été collectés relativement proche des installations de stockage.

La quantité de déchets non dangereux non inertes stockée sur les installations régionales a ainsi diminué de 8% entre 2010 et 2022. En application de la loi, l’objectif pour la région Occitanie à 2025 serait de stocker 807 kt de déchets au maximum.

Cependant, les arrêtés préfectoraux en cours des différentes ISDND occitanes autorisent déjà des capacités de stockage supérieures à l’objectif réglementaire (1 374 kt/an en 2025, sous réserve des futurs arrêtés modificatifs).

PAYS DE LA LOIRE 

La région des Pays de la Loire compte 15 Installations de Stockage des Déchets Non Dangereux. En 2022, ce parc d’installations a reçu 1 million de tonnes de déchets non dangereux non inertes. La part de déchets provenant d’autres régions s’élèvent à 27%. Les déchets admis en ISDND sont principalement des résidus de traitement (75%).

Le Plan Régional de Prévention et de Gestion des Déchets reprend les objectifs de réduction des tonnages enfouis fixés par la Loi de Transition Ecologique pour une Croissance Verte (LTECV) : diminuer de 50% les tonnages admis en ISDND en 2025 par rapport à 2010. Ainsi en Pays de la Loire, l’objectif est fixé à 610 milliers de tonnes de déchets entrants en ISDND à partir de 2025.

PROVENCE-ALPES-COTE-D’AZUR

« En 2022, la région Provence-Alpes-Côte-d’Azur comptait 14 installations de stockage de déchets non dangereux en exploitation. Le tonnage admis dans ces installations représentait 1 183 841 t dont 0,02 % (325 t) provenant d’une autre région. Ces déchets non dangereux non inertes résiduels enfouis sont majoritairement composés d’Ordures Ménagères résiduelles (53 %), 32 % des déchets non dangereux non inertes résiduels enfouis sont issus des activités économiques.

La diminution constatée des tonnages de déchets stockés en ISDND entre 2015 et 2020 représentait une baisse de 33 %. En 2021 et 2022, les tonnages stockés sur le territoire repartent à la hausse avec respectivement 100 000 et 60 000 tonnes de plus que pour l’année 2020 (avaries et travaux sur des incinérateurs). Cette augmentation concerne le flux de déchets d’ordures ménagères résiduelles ainsi que les résidus de traitement.

La planification régionale des déchets à travers le Schéma régional d’aménagement, de développement durable et d’égalité des territoires (SRADDET), mentionne comme objectif une capacité maximale autorisée de 999 792 t/an cumulée pour l’ensemble des ISDND du territoire à horizon 2025.

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