« Comment engager et réussir une transition environnementale ? ». C’est toute la question à laquelle répond un rapport sénatorial pragmatique, construit comme une boîte à outils, et remis le 15 novembre dernier au Ministre de la Transition Ecologique et de la Cohésion des Territoires, Christophe Béchu. Parmi les 24 recommandations formulées par les rapporteurs – qui ont auditionné plus de 50 élus, sondé 150 acteurs de la transition et experts et reçu plus de 40 contributions écrites – figure la nécessité pour les élus locaux d’identifier leur observatoire régional dans le but de bénéficier gratuitement d’une donnée territorialisée qualitative et d’indicateurs relatifs à leurs enjeux environnementaux.
Des élus locaux aux avant-postes de la transition écologique
Comme pour tous les champs de l’action territoriale, les élus locaux se retrouvent systématiquement en première ligne lorsque des crises surviennent dans leur territoire. Les effets du dérèglement climatique à l’instar dernièrement des inondations, des submersions marines, de l’érosion du littoral ou encore de la raréfaction de l’eau potable conduisent les élus à endosser le rôle de gestionnaires de crises devant à la fois : prévenir, guérir et apporter les solutions d’un avenir durable à leurs administrés.
Cependant, et malgré toute bonne volonté, mener la planification écologique d’un territoire pose des problématiques qui peuvent dépasser les ressources propres à disposition des élus : vulnérabilité territoriale, connaissances des enjeux environnementaux, outils méthodologiques, etc.
« J’appelle les élus, les agents territoriaux et les services déconcentrés de l’État à se saisir de ce rapport, véritable boussole pratique pour répondre aux interrogations qu’ils rencontrent sur la transition environnementale » résume dans le communiqué du Sénat Françoise GATEL, Présidente de la Délégation sénatoriale aux collectivités territoriales et à la décentralisation.
Le rapport d’information soulève ainsi parmi les enjeux clés de « mettre gratuitement à disposition des élus locaux un bouquet de données territorialisées relatives aux enjeux environnementaux ». Un enjeu qui induit au préalable de définir des jeux de données standardisées, uniformisées et faciles d’accès pour offrir aux élus une capacité d’action assise sur un diagnostic précis, solide et consolidé.
Un interlocuteur de confiance de la donnée
C’est tout le rôle des observatoires régionaux de l’énergie et de l’environnement combiné à celui des agences régionales de l’énergie et de l’environnement qui elles ont pour mission d’appuyer les territoires dans la mise en œuvre de leurs politiques publiques de transition écologique, en intervenant dans 3 domaines :
- la connaissance du territoire (connaissance des acteurs, observation environnementale, connaissance des enjeux environnementaux locaux) ;
- l’accompagnement méthodologique (outils méthodologiques, échanges de bonnes pratiques, animations de réseaux) ;
- la transmission et la diffusion au plus grand nombre (production de ressources documentaires, éléments de synthèses, conférences, formations…).
Réunis au sein du Réseau des Agences Régionales de l’Energie et de l’Environnement, les observatoires coopèrent et coordonnent leurs savoir-faire, mutualisent leurs compétences pour uniformiser à l’échelle nationale leurs avancées régionales.
« Les observatoires sont les interlocuteurs de confiance des collectivités en termes de données territoriales énergie-climat. Ceux-ci ont pour mission d’accompagner les territoires dans la mise en œuvre de leurs stratégies « énergie–climat », en produisant des indicateurs d’état et des tableaux de bord à l’échelle régionale et intercommunale. Ils s’adressent aux décideurs locaux et aux citoyens dans un objectif de service public de la donnée environnementale. » explique Didier PERALTA, président du RARE.
